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Éducation des femmes au pouvoir : évolution et influence


Comment l’éducation façonne le pouvoir ?


Ada Lovelace, Rosalind Franklin, Hedy Lamarr, Katherine Johnson : ces noms vous disent quelque chose ? Non ? C'est parce que les réalisations des femmes ont souvent été éclipsées par leurs homologues masculins. Ada Lovelace, la première programmeuse informatique, et Rosalind Franklin, qui a découvert la structure de l'ADN, sont des exemples de femmes dont les contributions ont été sous-évaluées. Hedy Lamarr, une actrice hollywoodienne, a inventé une technologie de communication qui est à la base du Wi-Fi moderne, et Katherine Johnson a joué un rôle essentiel dans les missions spatiales de la NASA. Margaret Rossiter a appelé ce phénomène l’effet Matilda. 

L'accès à l'éducation et aux positions de pouvoir pour les femmes a toujours été un défi pour celles-ci. Bien que certaines aient réussi à s'imposer dans des domaines variés, beaucoup d'autres ont dû surmonter de nombreux obstacles pour être reconnues. Aujourd'hui, malgré des progrès significatifs, la représentation des femmes dans les rôles de pouvoir et dans les médias reste limitée et souvent stéréotypée. Comment les femmes sont-elles éduquées au pouvoir ? Quel impact a leur éducation sur leur accession à des rôles de leadership ? 



Une image montrant une femme en train de lire dans une bibliothèque, symbolisant la quête de savoir et l'accès à l'éducation.

I. Les schémas historiques d'éducation au pouvoir pour les femmes


“ Je dis souvent que la légitimité, c’est un manteau qu'on tisse fils par fils. Au début il est un peu trop petit, un peu trop grand, on l'ajuste. Et puis à un moment donné, on se sent bien dans ce manteau et on sent qu'on est en pleine puissance, en pleine capacité. ” Agathe Wautier, CEO de The Galion Project 

Antiquité et Moyen Âge


Pendant l'Antiquité et le Moyen Âge, l'éducation des femmes était majoritairement restreinte à des rôles domestiques et religieux. En général, les femmes étaient préparées à devenir les gardiennes du foyer, s'occupant de l'éducation des enfants et de la gestion de la maison. Toutefois, quelques femmes ont réussi à accéder à des rôles plus influents. Par exemple, Hildegarde de Bingen, une abbesse du XIIe siècle, a non seulement été une figure religieuse influente mais aussi une compositrice, une guérisseuse et une conseillère politique respectée. Ses écrits couvrent divers sujets allant de la médecine à la théologie, et elle a conseillé des empereurs et des papes, prouvant que les femmes pouvaient exercer une influence significative même dans des sociétés patriarcales.


Renaissance et Lumières


La Renaissance et les Lumières ont marqué un tournant important. Des figures féminines éduquées comme Elizabeth I d'Angleterre et Catherine de Médicis ont montré que les femmes pouvaient exercer un pouvoir significatif. Ces femmes ont reçu des éducations qui les ont préparées à jouer des rôles politiques et culturels de premier plan. De plus, des penseuses comme Mary Wollstonecraft ont plaidé pour une éducation plus équitable. Dans son ouvrage "A Vindication of the Rights of Woman" (1792), elle a soutenu que les femmes devaient recevoir la même éducation que les hommes pour réaliser leur plein potentiel et contribuer pleinement à la société. Elle a argumenté que les femmes étaient des êtres rationnels capables de pensées profondes et de contributions significatives au progrès de l'humanité.


19ème et Début du 20ème Siècle


Le 19ème et le début du 20ème siècle ont vu l'émergence des mouvements suffragistes et des réformes éducatives. Des pionnières comme Marie Curie ont brisé les barrières académiques, prouvant que les femmes pouvaient exceller dans des domaines scientifiques. Marie Curie, première femme à recevoir un prix Nobel et la seule personne à en recevoir deux dans des disciplines scientifiques différentes (physique en 1903 et chimie en 1911), a non seulement découvert le radium et le polonium, mais a aussi contribué de manière significative à la recherche sur la radioactivité. Ses réalisations ont inspiré de nombreuses femmes à poursuivre des carrières scientifiques et ont démontré que les femmes pouvaient apporter des contributions majeures dans des domaines autrefois dominés par les hommes.

L'évolution de l'éducation des femmes montre une progression continue vers l'égalité. De l'Antiquité à aujourd'hui, chaque période a contribué à ouvrir de nouvelles opportunités pour les femmes, prouvant que l'accès à l'éducation permet aux femmes de participer pleinement à la société.



II. L’éducation au pouvoir dans la culture contemporaine


Influence historique des médias


Les médias façonnent souvent les perceptions et les stéréotypes dans la société. Dans de nombreux films et séries télévisées, les femmes ont souvent été représentées dans des rôles subordonnés ou effacés. Même lorsqu'elles occupent des positions de pouvoir, elles sont fréquemment dépeintes de manière négative. Par exemple, dans le film Le Diable s'habille en Prada, le personnage de Miranda Priestly, incarné par Meryl Streep, est une femme de pouvoir redoutée et isolée. Miranda est dépeinte comme une patronne tyrannique, exigeante et sans compassion, ce qui renforce l'idée que les femmes en position de pouvoir doivent être sévères et solitaires pour réussir.


Personnages féminins en position de pouvoir


Les personnages féminins puissants dans la pop culture offrent des modèles d'inspiration pour les jeunes filles, mais ils viennent souvent avec des nuances. Olivia Pope dans Scandal, Daenerys Targaryen dans Game of Thrones et Hermione Granger dans Harry Potter sont des exemples de femmes fortes et intelligentes. Mais, même ces séries échouent souvent au test de Bechdel, qui mesure la présence active des femmes dans les œuvres de fiction. Olivia Pope, gestionnaire de crises extrêmement compétente et influente, voit sa vie sans cesse compliquée par des relations avec des hommes. Daenerys, bien que déterminée et ambitieuse, est fréquemment entourée. Dans Harry Potter, par exemple, les conversations entre femmes sont rares et souvent limitées à des discussions autour des personnages masculins. Finalement, les personnages féminins puissants sont souvent présentés comme des exceptions dans un monde dominé par les hommes.


Influence médiatique actuelle


“Je ne comprends pas les femmes qui, plutôt que de tendre la main vers les autres, restent toutes seules dans leur position. Pour moi, il y a rien de positif dans le fait de rentrer dans un endroit ou d'être invité à une table ronde et ne voir que des hommes. Au contraire, je me dis qu'est ce que je fais là ? “ - Barbara Sessa, Directrice Produit Europe de Mastercard

Les films et séries contemporains continuent de montrer des femmes fortes. Wonder Woman et Captain Marvel sont des super-héroïnes puissantes, mais elles sont fréquemment les seules femmes dans leurs équipes. Ce phénomène, parfois appelé le "syndrome de la Schtroumpfette", désigne la tendance des médias à inclure une seule femme dans un groupe masculin. Bien que ces personnages soient inspirants, leur isolement et le fait que leurs vies tournent souvent autour de relations avec des hommes, renforcent l'idée que les femmes doivent se battre seules pour obtenir du pouvoir.


Cette représentation perpétue l'idée que les femmes en position de pouvoir sont des exceptions, et non la norme, et qu'elles doivent souvent se débrouiller dans un monde dominé par les hommes sans soutien féminin. Pour les jeunes filles, cela peut renforcer la perception que réussir en tant que femme nécessite de se démarquer de ses paires féminines plutôt que de travailler ensemble pour le changement.


Une représentation plus équilibrée et plus réaliste, montrant des femmes en position de pouvoir qui travaillent ensemble et soutenues par des réseaux de soutien féminin viendrait améliorer leur image. 



III. Représentations et réalités


Représentation numérique insuffisante


Les femmes restent sous-représentées dans les médias. Dans les films, elles ne représentent que 39 % des personnages principaux. Cette disparité reflète un problème plus large : les femmes sont souvent cantonnées à des rôles stéréotypés, mères ou amoureuses, plutôt que leadeuses ou professionnelles.

Quand elles sont représentées, elles sont souvent définies par leurs relations avec les hommes. Contrairement à ces derniers qui sont plus souvent dépeints dans des rôles de pouvoir et d’autorité. Cette dynamique limite les possibilités de représentation des femmes en tant que figures d'autorité autonomes et compétentes.


Conséquences de la sous-représentation


La sous-représentation et les stéréotypes ont des impacts profonds sur la perception des capacités des femmes à exercer le pouvoir. Lorsque les jeunes filles voient principalement des hommes dans des rôles de pouvoir ou des femmes isolées et stéréotypées, elles peuvent internaliser ces images et croire que les rôles de leadership sont moins accessibles pour elles. Cela peut également affecter l'estime de soi et les aspirations professionnelles des jeunes femmes.


Initiatives pour le changement


Heureusement, des initiatives visent à promouvoir une représentation plus équitable et réaliste des femmes dans les médias. Des programmes comme Geena Davis Institute on Gender in Media œuvrent pour améliorer la représentation des femmes à l'écran. Des mouvements tels que SeeHer et Time’s Up cherchent à changer les normes de l'industrie et à encourager la création de contenus qui montrent des femmes diversifiées et puissantes, travaillant ensemble et soutenues par leurs pairs.



L'histoire de l'éducation des femmes et leur accès aux rôles de leadership montre une progression continue vers l'égalité, malgré de nombreux obstacles. De l'Antiquité à nos jours, chaque période a vu des femmes défier les attentes et repousser les limites imposées par la société. Aujourd'hui, bien que nous puissions observer des progrès, la représentation des femmes dans les rôles de pouvoir et dans les médias reste souvent limitée et stéréotypée. Pour changer cela, il est essentiel de promouvoir des modèles de femmes diversifiées et puissantes, non seulement dans les médias, mais aussi dans tous les aspects de la vie sociale, politique et économique. En reconnaissant les contributions passées et en soutenant activement les initiatives visant à une représentation plus équitable, nous pouvons espérer une société où les femmes peuvent s'épanouir pleinement et où le leadership est partagé de manière plus juste. Les efforts pour atteindre une véritable égalité doivent continuer, et ce, car ils sont essentiels pour un avenir inclusif et équitable.



Pour aller plus loin, inscrivez vous à la table ronde autour de la légitimisation des femmes à des postes de pouvoir : https://www.eventbrite.com/e/billets-table-ronde-du-syndrome-dimpostrice-a-la-legitimite-des-femmes-au-pouvoir-1011333534827?aff=oddtdtcreator




Sources : 

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